Saumur – Angers

Nous serions bien restées dans le cocon douillet de Nicole, hélas, la route nous appelle. Bruno avec son vélo nous permet de quitter la ville par les quartiers. Nous passons devant un ancien moulin en gagnant la rive gauche de la Loire. Chaque étape nous fait découvrir d’autres paysages, d’autres sites, d’autres coutumes.
Ces vingt kilomètres sont riches de découvertes. C’est tout un monde souterrain qu’il faudrait mieux connaître. Autrefois, sur la vallée, il y avait 900 champignonnières, toutes disparues aujourd’hui. On ne voit plus que des sortes de halles en bois qui devaient récupérer les récoltes et peut être les transiter sur la France entière. Désormais, le milieu asiatique et de l’Europe de l’Est ont récupéré cette production.
Le rachat de la plupart des caves par les grands du Champagne a apporté une autre dimension au milieu viticole. La vie y est rude et l’emploi y est cher. C’est une région sinistrée nous explique Bruno qui va nous quitter pour revenir avec son épouse en voiture un peu plus loin.
Nous cheminons entre enceintes et remparts réalisés en pierre de tuffeau. L’église prieurale de Cunault que nous visitons en constitue le point d’orgue.
Nous retrouvons donc Bruno et Catherine au Thoureil. Ils nous tiennent compagnie pour le repas que nous partageons sur un banc devant la majesté du fleuve.
Bruno nous parle de ses escapades sur les iles du fleuve en canoë et de la vie autour de ses débordements. Les marques sur la porte de l’église nous montrent jusqu’où il peut déranger l’habitant.
Dans cette même ville, y demeure la famille Clément, le monsieur serait directeur de la Cinq et madame, la célèbre écrivaine Catherine Clément. Elle aurait écrit un livre sur l’histoire de cette maison imposante et sans aucun doute riche en histoire !
Nous reprenons la rive droite : les anciens marais forment la petite Hollande de l’Anjou. Production maraichères et florales se succèdent.
Il va désormais falloir trouver le chemin qui nous mène au rendez vous du site dans la grande ville d’Angers et nous n’avons pas de guide à vélo !
Finalement la piste nous mène à un bac. C’est le même système qu’au Sénégal avec les pirogues pour traverser les marigots.
Il faut commencer par récupérer le barquot qui se trouve de l’autre côté de la rive. A l’arrivée, il est dérivé par un petit courant que nous ne soupçonnions pas. Nous essayons de le récupérer, Dona s’approche trop, et plouf la voilà dans l’eau jusqu’à la taille. Ca glisse comme sur une savonnette, dira t-elle, et pour cause ! On éclate de rire, elle a quelques écorchures .
Nous essayons vainement de récupérer le système sans résultat, il ne veut pas dériver malgré quelques essais presque réussis. C’est la mort dans l’âme que nous nous sommes obligées de faire le détour. Détour que nous ne trouvons pas. Nous voilà coincées et l’heure tourne…
Nous rebroussons rapidement le chemin conseillé, il est sans issue. Retour à ce fameux bac. Nous voilà sauvées, des personnes sur l’autre rive l’ont rappelé, et tentent d’aborder la berge, nous les y aidons avec joie.
Les vélos chargés, nous traversons la rivière comme des aventurières, ouf. Nous roulons encore une dizaine de km sur la levée Napoléon. Et les faubourgs d’Angers nous accueillent, Dona, qui a l’habitude de la circulation en ville ouvre la voie. Nous allons arriver à l’heure.
Nous arrivons devant la mairie, passons le Palais des congrès, le jardin botanique…
C’est guidées par téléphone que nous trouvons le local. Enfin, encore 62 km au compteur bien que ce devait être une petite étape.
Les militants arrivent les uns après les autres, nous sommes désormais 25 à manger autour de la table installée par nos hôtes devant le bâtiment inter associatif.
Petits essais matériels et c’est parti pour une nouvelle soirée de débats. Les gens arrivent en nombre, les chaises seront bientôt toutes occupées, il faut en installer d’autres.
On nous questionne rapidement. Il parait que je ne dis jamais la même chose. Evidemment, c’est en fonction du public, des interrogations, de la tournure du débat mais le fond reste le même. La question qui revient souvent, c’est comment la résistance sur le terrain s’organise. Egalement, la convergence des luttes contre l’ensemble des grands projets inutiles et imposés (GPII) en France.
Une chose est sûre, c’est que toutes ces personnes rencontrées sont prêtes à se mobiliser avec les Meusiens et les Haut Marnais autour de Bure. Ils attendent nos actions de masse et nos rendez vous.
Nous quatre (Véronique, Jean Louis, Dona et moi) sommes très émus de l’intérêt enthousiaste manifesté par les Angevins, émotions réciproques car ils nous expliquerons que nous avons permis aux différentes associations présentes de resserrer leurs liens.
Nous dormons dans le local et nous passerons une bonne nuit avec à notre portée une table remplie de victuailles par nos amis.
Pour anecdote, nous avons dormi avec la deuxième porte que nous avions laissée grande ouverte !!!

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Une réflexion sur “Saumur – Angers

  1. COLY Jean et Marie-Ange (tel 02.54.81.31.80) dit :

    Bonjour Irène et Dona,

    Nous avons fait connaissance à St Claude de Diray (près de Blois), et vous forcez l’admiration par votre courage, votre ténacité, mais aussi votre calme et votre caractère vraiment très sympa. Dommage que vous ayiez eu tant de pluie dans le Blaisois et que l’on ne vous ait pas mieux accueillies (je veux dire chez l’habitant et pas au camping)
    Je viens (enfin) de prendre connaissance de votre blog (écrit à deux mains depuis Sully ou Orléans ?): il est vraiment très agréable à lire, et très intéressant.
    Aujourd’hui samedi, je devrais être avec vous à NDDL, mais je suis d’astreinte et impossible de permuter ce week-end avec un collègue… Mais mon épouse, M.Ange y est partie (ainsi que l’une de mes filles, étudiante à Nantes).

    Encore bravo pour avoir mené à bien cette caravane-vélo ! Merci pour nous avoir fait découvrir votre film,…que nous sommes bien décidés à faire passer à Blois cet hiver (avec SDN41).
    Et au plaisir de vous re-croiser….à Bure en 2015 ??

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